Le « DEUTSCH-EURO » : un fardeau pour l'économie française

BANQUE CENTRALE EUROPEENNE DE FRANKFORT     Décidé lors du traité de Maastricht en 1992, adopté comme monnaie légale en 1992, l’EURO prend place dans le portefeuille des français le premier janvier 2002. Le 15 juillet 2002 : 1 euro = 1 dollar US. En 2008 il fallait donner 1,60 US$ pour avoir 1 €, depuis il se situe entre1,25 et 1,40 US$ pour 1 €.

     La valeur théorique ou intrinsèque d'une monnaie est déterminée par le montant de biens et de services qu'elle permet d'acquérir, c'est à dire par son pouvoir d'achat interne, lequel évolue en sens inverse de l’inflation. Le concept de la parité des pouvoirs d'achat peut ainsi être utilisé comme un indicateur de la sous-évaluation ou surévaluation d'une devise par rapport à une autre. La valeur théorique de l’euro, calculée à partir de ce concept, se situe autour de 1,15$ Sa parité devrait donc s'établir intrinsèquement aux alentours de 1,15 dollar reçu pour 1 euro payé.

     Pour quelles raisons l’Euro est-il depuis plusieurs années surévalué par rapport au dollar et cela d'une façon durable ? ( mais aussi par rapport aux grandes monnaies : livre, yuan, yen)

  • Première raison : il n'existe pas de gouvernement « économique » de la zone euro, mais un ensemble d'Etats souverains, avec des intérêts nationaux parfois divergents.
  • Deuxième raison : les gouvernements ne disposent plus de la politique monétaire en tant qu'arme pour intervenir sur le marché des changes. Celle-ci est du ressort de la Banque Centrale Européenne (B.C.E) dont la mission, spécifiée par le Traité de Maastricht, consiste à contrôler l'inflation. Son siège qui est à Francfort renforce encore cette tendance et ce n’est pas un hasard.

     Les Allemands terrorisés, pour des raisons historiques, par le mot « inflation » ont exigé lors de la négociation de mise en œuvre de l’euro des garantis avant d’abonner leur puissant Deutschemark. Ils avaient cédé à contre cœur à la forte pression du président Mitterrand qui voyait l’abandon du DM comme une contrepartie politique nécessaire à la réunification de l’Allemagne. L’euro sera donc depuis le début sous le contrôle vigilant de la Bundesbank allemande, son modèle.

     L’euro est désormais une monnaie forte et rare dans un monde où les liquidités monétaires sont pléthoriques (pétrole, spéculation- argent sale, supers profits etc...). Malgré les taux d’intérêt de la banque fédérale américaine, quasiment nulles, les obligations libellées en euro sont préférés à celles du trésor américain. La loi naturelle de l’offre et de la demande maintien l’Euro à sa parité.

     L'indicateur Big Mac, qui compare le prix d'un hamburger dans différents pays, rapporté au dollar, révélait en début d’année une surévaluation de l'euro de 11,7% (Le yuan chinois est sous-évalué de 41%).

     Cette surévaluation de l’euro porte un très grave préjudice à nos entreprises exportatrices dans la zone dollar et favorise les délocalisations. Elle handicape sérieusement notre économie.

     Il est vrai que l'euro fort permet à nos entreprises de s'implanter à l'étranger à bon compte, ce qui aboutit en principe à moyen terme à des exportations supplémentairement et des rentrées de dividendes (quand il y en a) en France. L’Euro fort réduit notre facture énergétique, les hydrocarbures importés étant payées en US$. En attendant le déficit du commerce extérieur se creuse.

     L’Allemagne, considère que pour elle, l’euro fort n’est pas un problème?: le positionnement “haut de gamme” de ses exportations fait que le prix ne constitue pas l’élément central de sa compétitivité (La directive Bolkestein l’aide bien). Mieux, un Euro élevé maximise les recettes tirées de ses ventes, et diminue le coût de ses importations.

     Cette hétérogénéité des intérêts dans la zone euro finit par poser de sérieux problèmes à l’Union Européenne et particulièrement à la France. Cette situation qui permet à la rente libellée en euro de dormir tranquilles et à nos entreprise et à leurs salariés de trembler pour leur avenir, n’est plus tenable.